Alors ? Comment ça s'est passé ?
Formidable.
Vous voulez pas en parler ?
Si, je vais en parler.
Ça s'est passé quand ?
Ce matin.
Elle a pris ça comment ?
À votre avis ?
Et vous ?
Moi ? Une vraie partie de plaisir.
Ça va ?
Je pars.
Tu pars où ?
En Jordanie.
Pour quoi faire ?
J'ai accepté un poste au lycée français d'Amman.
Hmmm.
Mais, euuh, longtemps ?
C'est un remplacement. Je ne sais pas combien de temps.
Donc, tu es en train de me dire que tu pars ou tu es en train de me dire autre chose ?
Les deux.
Vous avez adopter quelle stratégie finalement ?
La plus nulle. Celle où il n'y a pas de stratégie.
Celle qui est naze, triste. Juste on s'arrête, quoi.
Vous avez dit quoi ?
Les trucs les plus nuls de la Terre.
Que je ne parvenais plus à comprendre ce que je faisais à Damas,
que je vivais mal mon divorce, que je ne supportais pas de vieillir, d'être prof,
que ma fille me manquait.
Bref, il fallait que je parte et que je devais partir seul.
Et qu'est-ce qu'elle a dit, elle ?
Qu'est-ce que vous voulez qu'elle dise ?
Elle m'a insulté.
Ça devait arriver.
Elle a un peu pleuré.
Je savais que tu n'allais pas rester éternellement en Syrie, surtout en ce moment.
Enfin, la scène habituelle, quoi. Je la largue un peu brutalement quand même.
Ça me dérangeait pas.
Je crois même que ça m'arrangeait à cause de Marwan.
Elle m'a crié dessus.
Tu es triste ?
Moi aussi, je suis triste.
C'était bien.
C'est très bien.
C'es bien que tu me dises ça comme ça.
J'aurai pas aimé le savoir trop à l'avance.
Elle a voulu me jeter son sac au visage, mais elle s'est retenue.
Elle est partie.
En claquant la porte ?
En claquant la porte.
Bon, il va être temps que je quitte le pays, moi.
Y a pas trop le choix, hein ?
Non.
Bon, je vais couper.
OK, à bientôt.
À bientôt.
Vous allez avec eux, moi je vous suivrai derrière.
Bonjour, on m'appelle Pépé.
Et moi, c'est Mémé
Enchanté.
Derrière, c'est la Mule.
- C'est quoi le programme ?
- On vous conduit vers votre nouveau chez-vous. On va passer par le sas.
Celui de l'Étoile ?
Non, celui d'Opéra.
Bon, à partir de maintenant, vous passez toujours par un sas. D'accord ?
Quelle que soit votre destination, vous passez par un sas.
Et si vous allez boulevard Mortier ou si vous en revenez, vous passez par un sas et vous changez de moyen de locomotion. D'accord ?
Si vous venez à pied, vous prenez une voiture. Et vice versa.
D'accord.
Il conduisait à deux à l'heure, il paraît.
Il était complètement ivre.
Il aurait dit aux policiers qu'il allait lentement, parce qu'il avait peur d'avoir un accident.
Ils l'ont emmené au poste.
Là, c'est là qu'a eu lieu l'interpellation : la Belouizdad
Au centre d'Alger, tout près du Sofitel.
Ça, c'est la reconstitution du trajet à partir des points où le téléphone a borné.
Il a suivi cet itinéraire.
Là, c'est le commissariat de police de Belouizdad.
Et depuis ?
Depuis, il a pas bougé.
On vérifie tous les quarts d'heure. Cyclone est toujours à l'intérieur.
On a mis une équipe devant l'entrée.
Vous êtes sûrs que Cyclone était bourré ?
Ouais.
Il y avait pas mal de témoins.
Il était musulman pratiquant ?
Ouais.
Je propose qu'on envoie quelqu'un au commissariat pour vérifier dans quel état il est.
Très bien. Et dès qu'il sort, vous me prévenez.
Dites-moi, vous l'aviez entraîné à subir un interrogatoire sous alcool, je suppose ?
Bien sûr.
Je peux voir les enregistrements ? J'aimerai bien savoir comment il s'en était sorti.
Il s'en était bien sorti ?
Ouais.
Je vous les trouve.
Vous avez besoin de quelque chose, Mr Magnon ?
Non, non ça va, ça va.
Il vient d'arriver.
C'est une Rolls, hein !
Je l'ai déjà essayé chez le DG, ça a dû te coûter la peau du cul.
Ouais, tu peux le dire, ouais.
Ça, c'est fini le dos coincé.
Tu veux que je t'aide à le déballer ?
Non, merci. Plus tard !
Bah s'il y a quelque chose qui m'a échappé une fois, ça m'échappera pas deux fois.
Où est Mr Jacques ?
Il a été muté.
On lui a fait une offre qu'il pouvait pas refuser.
Promotion, quoi !
Ouais, j'avais compris.
Il m'en avait informé.
Donc c'est moi qui serait votre nouveau référent dorénavant. Je m'appelle Raymond Sisteron.
Sisteron ?
- Bon, et vous êtes un ... ?
- Oui, oui. J'ai étudié les dossiers dans le détail.
Si vous êtes d'accord, on va commencer par celui du colonel Bazir.
D'accord.
Qu'est-ce que c'est ?
Château Giravataise 2005
Un Pauillac, du très bon.
Vous voulez que je le boive ?
Vous voulez boire autre chose ?
De la bière, de la vodka ?
Je suis un peu embêté mais vous savez que je n'ai pas le droit de boire de l'alcool, c'est contraire à ma religion.
Bah vous allez faire une entorse.
On doit tester votre capacité à réciter votre légende sous alcool.
Je suis désolé, c'est pas possible.
Rachid, vous allez boire. C'est pas la peine de discuter, c'est le protocole.
En même temps, si vous m'envoyez à Alger, c'est parce que je suis musulman.
Il est impossible de vous laisser partir si on sait pas comment vous tenez votre légende quand vous perdez le contrôle.
Je n'ai jamais bu une goutte d'alcool, j'en boirai jamais de mon plein gré.
Si je me trouve dans une situation où on m'oblige à boire, c'est que je suis déjà dans une trèsmauvaise posture. Vous êtes d'accord ?
C'est que ma légende, elle pèse plus grand chose.
Si on en est à me faire boire en Algérie, c'est que c'est déjà trop tard.
Vous êtes vraiment buté, hein ?
J'aimerai voir ma fille.
- Ah !
- Bonjour, mon colonel.
- Bonjour, Henri.
- Vous vouliez me voir ?
Ah bon ?
Il se passe quelque chose ?
Rien de spécial, enfin ...
- Rien de spécial ?
- Non.
Tant mieux.
Tant mieux parce que s'il y a un endroit où il faut que rien ne se passe, c'est bien Alger.
S'il se passait vraiment quelque chose, je vous en informerai et ça irait bien plus vite qu'un bruit de couloir.
Très bien.
Allô ?
C'est Henri Duflot. Vous avez récupérer les interrogatoires ?
- Oui, mais on a un problème avec les fichiers : on peut pas les lire.
- Quoi ?
Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
Le fichier est vérolé.
Il n'y a pas de back up ?
Si, mais c'est pareil. C'est à l'enregistrement qu'il y a eu un problème.
C'est n'importe quoi ça.
Ça n'avait pas été signalé ?
Moi, j'avais jamais eu besoin de les visionner. Je découvre aujourd'hui ...
Mon prédécesseur n'avait pas demandé à les voir ?
Non, il me faisait confiance.
Bon ...
Ok, merci.
C'est sympa !
- C'est chez qui ?
- Chez un peintre qui vit en maison de retraite et qui me loue son appart.
- C'est super. C'est là que tu vas habiter ?
- En attendant de trouver quelque chose d'autre, ouais.
- Et, il y a que deux pièces ?
- Ouais.
OK.
T'en as trop pris, non ?
Je savais pas comment tu mangeais.
Je savais pas non plus que tu buvais du vin.
C'est un bon ?
Ouais, plutôt.
T'aimes ?
Ouais, ça va.
C'est fini ta mission ?
Ouais, c'est fini.
Et c'était quoi en fait ?
T'as tué des gens là-bas ?
Tu penses vraiment que je te le dirai ?
Genre, j'ai pas le droit de te dire ce que je fais mais par contre, je peux te dire que j'ai tué des gens.
- T'as libéré des otages ? Ça tu peux le dire au moins.
- Non, j'ai pas libéré d'otages.
- T'as cherché des armes chimiques ?
- Non !
- T'as posé des micros, des trucs comme ça ?
- Non.
- Bah, je saurai pas alors ...
- Non.
Et toi, à la maison, ça se passe comment ?
Ça va...
Tu pars où en vacances ?
Je pars au Portugal avec Maman.
- Avec Maman et Louis ?
- Ouais.
Et avec Louis, ça se passe bien ?
Bah, c'est secret.
Prune !
Bah quoi ?
Tu parles pas de ta vie, je te parle pas de la mienne.
Ma mission ...
... c'était de lier connaissance.
Je devais fréquenter des gens dans un certain milieu
les observer, les connaître
et voir s'ils avaient accès à des informations qui pouvaient nous être utiles.
Si c'était le cas, je devais essayer de trouver un moyen de les convaincre de nous donner ces renseignements.
Tu les faisais chanter ?
Non, on fait chanter les gens. Ça marche pas, ça.
Non, c'est des gens qui veulent aider la France, ou faire avancer leur cause.
Moi, mon seul travail, c'était de trouver des gens intéressants, c'est tout.
Tu devais te faire des amis, quoi ?
Disons des connaissances.
C'est pour ça que tu es parti 6 ans ?
Pour faire des connaissances ?
T'aurais préféré que je parte pour tuer des gens ?
Ouais ...
... enfin non, je sais pas.
Mais c'est cool, hein ?
Tu es parti pour te faire des amis.
Je suis parti parce que c'est mon métier.
Ouais ... Bah maintenant je sais.
Merci !
Bon, dernière chose. Tu te souviens à Istambul, quand tu es rentrée à l'hôtel ?
Ouais ?
- Ça risque d'être la même chose ce soir.
- Je vais être suivie ?
Disons que si tu as la sensation d'être suivie, c'est normal, d'accord ?
Ils s'assurent juste que j'ai pas été repéré.
- Ça veut dire que si le chauffeur de taxi il est relou, je peux les appeler ?
- Ouais, ouais. T'agites les bras, ils interviendront.
- J'essaye toujours de les repérer.
- Si tu les repères, tu me le dis ?
Comme ça, je pourrai les engueuler !
- Bonne nuit !
- Salut !
Ouais ?
Notre agent a provoqué une bagarre dans un bar, il vient de se faire embarquer.
Ouais, je sais ouais.
Donc, ils l'emmènent au commissariat de Belouizdad.
Il sortira probablement demain matin
et il nous donnera des nouvelles de Cyclone.
Très bien, merci.
Bon, tu entres au commissariat
t'interroges, tu renifles, tu fouines, tu fouilles
tu sors, tu me dis que Cyclone va bien.
Oui ?
Euh, notre agent vient donc d'entrer au commissariat, il devrait en sortir d'ici 24 heures.
On saura enfin ce qu'il se passe.
Espérons. Merci, bonne nuit !
Espérons, espérons... Évidemment qu'on va savoir !
- Bah alors t'as vu, je t'ai bien soigné, hein ?
- Merci pour le vin.
Il nous restait plus que deux planques.
Ici, ou le pavillion d'un notaire à Ville-d'Avray, ambiance Simenon.
Je pensais que tu préférerais ici.
- Je suis garé en double-file.
- OK, allons-y.
C'est bien que tu sois là. Parce qu'en ce moment ...
Quoi ?
On a un coup de chaud.
Quel genre ?
Genre ou c'est rien, ou c'est un vrai cauchemar.
J'aimerais que tu t'occupes du prochain clandé en partance.
Tu veux que je le forme ?
Que tu supervises ta préparation, disons.
C'est pas tous les jours qu'il y en qui revient et un autre qui part.
Il va où ?
ELLE va en Iran.
OK.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
Bah ...
- Vous avez pas compris ?
- Non.
Faut apprendre aussi le farsi des rues, mademoiselle.
C'est pas des profs délicats qui vont vous interroger si jamais ça vous arrive.
- C'est des flics, des mecs grossiers, des porcs.
- OK.
Si vous les comprenez pas, ça va poser un problème.
- Désormais, c'est avec ça que vous allez apprendre. OK ?
- OK.
- Mais ça peut arriver qu'il y a des flics qui m'interrogent comme ça ?
- Bah oui.
En Iran, vous pouvez vous faire interroger et arrêter n'importe quand pour n'importe quoi.
Ça veut rien dire du tout justement.
- Mais si vous comprenez rien, vous allez paniquer. OK ?
- OK.
Je vous présente Guillaume Debailly que vous connaissez mieux sous le nom de Malotru.
- Bienvenue. Très heureux de vous retrouver.
- Merci.
- Bienvenue, je suis Rim, je suis la secrétaire d'Henri Duflot.
- Enchanté.
- Austerlitz. Je m'occupe d'Ostrogoth, le clandé chinois.
- D'accord, enchanté.
- Ça fait plaisir de vous revoir, Malotru.
- Bonjour, Jean-François.
- Ça va ?
- Bienvenue au Bureau des Légendes.
- Merci beaucoup.
- On se fait la bise ?
- Allez !
- Ça fait bizarre !
- Oulala, oui !
En 3D, c'est différent.
- Bon, il a l'air en forme, non ?
- Pleine forme.
Et maintenant, il va faire quoi ?
Il va superviser la formation de Marina Loiseau avec Marie-Jeanne Dutilleul.
Bonne idée.
Je vais peut-être lui demander de prendre l'affaire Cyclone en main.
On a besoin de son expérience. Bonne idée aussi, non ?
Faut peut-être lui laisser le temps de rentrer !
Ohh, il vous l'a dit. Il a les idées en place.
C'est le meilleur d'entre nous !
- C'est une grande chance pour le Bureau.
- Oui, évidemment.
- Vous avez déjà travaillé ensemble non ?
- Oui ! Moi, sur le terrain
et lui en analyste.
On a travaillé en tandem pendant un moment.
Et puis il en a eu marre du Bureau, il s'est porté volontaire.
Et il est parti en mission.
- Et on m'a nommé ici.
- Ouais, en 2010, je m'en souviens.
J'étais déjà directeur adjoint de votre prédécesseur.
Et, la carte d'identité ?
Ahh, je l'ai pas retrouvée encore.
Comment c'est possible ?
Bah, j'ai deux grosses malles remplies d'affaires. Je les ai pas encore toutes déballées, donc ...
Dès que je la retrouve, je vous la ramène.
OK. Euuh, rien d'autre ?
Non, tout est là.
À nous alors ?
On va tout vérifier.
- Adresse mail ?
- plefebvre@gmail.com
Ok, il n'existe plus.
Un autre adresse ?
plefebvre34@hotmail.com
- Attendez, je peux vous demander de vous logger, je crois que l'autre mail est encore actif.
- Je croyais l'avoir fermé.
C'est normal, c'est fait exprès. Il faut cocher un mini-truc dans les options avancées pour valider la fermeture du compte.
Oula !
Tous les gens qui s'inquiètent pour vous.
Bon, je ferme ?
Ouais.
Vous voulez jeter un cou d'oeil ?
Ouais, pourquoi pas.
Bon, je vous préviens, c'est que des mails d'insultes.
Vous avez disparu sans laisser de traces, sans répondre à qui que ce soit. C'est que des gens pas contents.
Vous voulez un café ?
Volontiers !
Alors ?
- Vous avez raison, je m'en prends plein la gueule.
- Je vous avais prévenu.
C'est bon, vous pouvez fermer.
- J'avais vu une photo de vous, mais j'étais pas sûre.
- Bonjour.
Je suis Marina Loiseau. C'est un honneur, vraiment. Une chance.
Deux hommes au comptoir derrière vous.
Costard bleu ?
Non, un peu plus à gauche.
Un grand en veste, chemise rose, et un type en blouson en jean, 30 ans à peu près.
Parfait !
Je voudrai leurs noms, prénoms, professions, numéros de portable.
Je vous donne un quart d'heure.
Ok.
OK, noms, prénoms, professions, numéros de portable.
Bonjour, je peux vous embêter deux minutes ?
Je suis chargée de reprendre la carte et j'aimerai connaître un peu vos habitudes. Vous venez souvent ?
Alors, noms, prénoms, professions, numéros de portable.
Très bien. Vous avez fait l'erreur que j'attendais.
Le petit est parti mais le grand est resté. Il vous aime bien.
Dès que je pars, il vous saute dessus.
Vous allez apprendre à approcher les gens tout en gardant la bonne distance.
Ni trop loin pour en savoir le plus possible,
ni trop près pour ne pas influencer la cible.
Votre mission, c'est de connaître les gens sans vous faire remarquer.
Vous n'êtes pas agent, vous êtes clandestin.
Vous ne recrutez pas, vous décrivez.
D'accord ?
Non non, restez. Commandez, et vous me ferez un rapport sur la suite. Bonne journée !
Vous prenez les mesures du bureau ?
Je plaisante.
Non, je voulais juste savoir qui avait décidé de précipiter mon départ de Damas.
Le directeur décide de la fin de la mission. Et le chef du Bureau se charge des modalités.
La stratégie, c'est Duflot. La tactique, c'est moi.
- Donc c'est à vous que je dois d'avoir été prévenu juste 48 heures à l'avance ?
- Et alors ?
Et alors, pourquoir avoir fait ça ?
Pour pas vous démobiliser
c'est comme un déménagement.
Quand on sait qu'on quitte un appartement, on le désinvestit.
On reste là, les trois mois du préavis, mais on n'est plus vraiment là.
On fait moins le ménage qu'on le veuille ou non, on se relâche.
Je voulais que vous vous relâchiez dans votre mission.
Vous avez fait du bon boulot jusqu'au bout.
Vous avez attendu combien de temps pour me le dire ? Deux mois ? Trois mois ?
Entre les deux.
Mais c'est quoi exactement le problème ?
Vous avez pas eu le temps pour dire au revoir à des amis ?
Vous aviez pas d'amis là bas, alors c'est quoi?
C'est votre petite amie, c'est ça ? Hein ?
Elle a pas apprécié ?
Bonsoir !
Vous êtes encore là ?
Ça vous embête ?
Non, non, mais je pensais que c'était terminé.
Faut croire que non.
Bon, je vais acheter des cigarettes. Vous en voulez ?
Merci.
Bonsoir !
Je voudrais une cartouche de Rocard, s'il vous plaît.
- C'est tout ?
- Un téléphone à carte.
J'ai ça mais par contre, il me faut une pièce d'identité avec son .
Merci !
Merci.
Allô ?
Allô ?
C'est Paul.
Tu appelles à cause du bombardement ?
Oui.
Je n'y étais pas, je vais bien.
J'ai vu les images, c'était impressionnant.
Je sais.
Le bâtiment avait été investi par l'armée il y a deux mois.
C'est pour ça qu'ils l'ont bombardé.
Il n'y avait plus d'étudiants ni de professeurs.
On a tous été déménagé.
C'est bon, tu me rassures.
Tu t'inquiètes encore pour moi alors ?
Évidemment.
Tu es où ? À Amman toujours ?
Non, à Paris.
J'avais besoin de voir ma fille.
- Tu es à Paris ?
- Ouais.
Moi aussi !
Oh, Malotru !
Mon nom, c'est Guillaume.
Malotru, c'est mon nom de clandestin.
Je suis plus clandestin.
Ah, pardonnez-moi, c'est l'habitude.
Et comme je suis clandestin, c'est peut-être plus la peine de me surveiller, non ?
C'est pas de la surveillance, c'est de la sécurisation.
C'est vraiment utile ?
C'est certainement pas à vous d'en juger.
Je sais, mais j'aimerais bien reprendre une vie plus simple.
Ouais, mais c'est pas encore possible.
Pourquoi ?
Vous posez trop de questions, Guillaume.
Vous avez perdu les automatismes de la maison.
Vous ne devriez pas être comme ça avec moi.
Comment ?
Hostile.
Je suis pas hostile
je suis prudent.
Je sais qu'il travaille au contre-terrorisme.
D'accord. Et on a une piste intéressante déjà sur des investissements, est-ce que ...
Notre agent est sorti. Pas de trace de Benarfa.
Vous êtes sûr ?
Bah oui, on est sûr.
Nulle part ?
Non, nulle part.
Attendez, je comprends pas. Il n'y a personne qui l'a vu sortir là ...
Il est peut-être dans un sous-sol, ou ...
Non, écoutez. Il a tout vérifié, il n'est pas à l'intérieur.
Notre agent vient de m'appeler. Il n'y a pas de traces de Cyclone dans le commissariat.
La salle de crise 1 est occupée.
- Je vous ouvre la 2 ?
- Ouais, très bien, merci.
- Mon colonel.
- Bonjour, Henri.
Mon colonel, je ne sais pas si vous connaissez Malotru, notre clandé qui vient de finir sa mission en Syrie.
- Mon colonel.
- Malotru.
Vous savez pourquoi on m'appelle MAG ?
Moule à gaufres.
Clandé comme vous, 8 ans de Moscou.
Enchanté, mon colonel.
Mon colonel, Henri, j'ai pensé qu'il serait utile de faire venir le premier référent de Cyclone, Jacques Bourdier
Jacques n'a pas été seulement son premier référent mais il a aussi conduit l'entraînement de Cyclone.
Oui, oui, excellente idée.
La prochaine fois que vous me dites qu'il ne se passe rien de spécial quelque part, je vais sérieusement m'inquiéter.
Ça fait maintenant 52 heures que nous n'avons plus de nouvelles de notre clandestin à Alger.
On a combien de clandestins en service ?
On en avait neuf. Avec Malotru qui vient de rentrer, on en a plus que huit.
Dont Cyclone ?
Dont Cyclone.
On a donc égaré 1/8e de la flotte.
Son téléphone borne toujours au commissariat où il a été emmené avant-hier.
En revanche, Cyclone n'y est plus.
Un gars de chez nous a été vérifié et on nous a prévenus tout à l'heure.
- Il n'est plus au commissariat ?
- Non.
- Et personne ne l'a vu sortir ?
- Non plus.
Quelles sont les hypothèses ?
À l'heure actuelle, on a trois hypothèses.
Cyclone a été arrêté
Cyclone a été enlevé
Cyclone a organisé sa propre disparition.
C'est sûr que le fait qu'il était ivre plaide en faveur des deux dernières hypothèses.
Ah bon ? Pourquoi ça ?
À partir du moment où il refuse de s'entraîner aux interrogatoires sous alcool
on peut penser qu'il a pu déraper au moment de répondre à la police.
Il a pu se contredire ou bien se dénoncer.
Il était instable ou quoi ?
Non.
Mais comment se fait-il qu'il ait refusé les exercices ?
Il était musulman pratiquant.
Mais alors pourquoi était-il bourré ?
Il a perdu la foi tout d'un coup, et on l'aurait pas vu ?
Mon colonel.
Vous le savez, quand on est en mission et qu'on parle à son référent, les conversations sont enregistrées.
Ça a peut être empêché Cyclone de se confier.
Qu'est-ce que vous en pensez ?
J'ai tout regardé
j'ai perçu aucun signe de quoi que ce soit.
Donc vous n'avez rien vu, on ne sait pas où il est, on ne sait pas ce qu'il s'est passé.
J'ai bien résumé ?
Mais on sait évaluer les risques.
Allez-y.
Nous avons ici une liste de tout ce que Cyclone peut compromettre
et y compris tout ce à quoi il a pu avoir accès avant son départ à Alger.
Jacques
Sur une cinquantaine de cibles repérées par Cyclone
il en connaît quatre, qui effectivement ont été recrutées.
Elles opèrent toutes au sein des services de renseignements algériens.
Cyclone a eu également a des degrés divers
la connaissance des opérations suivantes :
Aménas, en Mauritanie.
Philibert, au Mali.
Felis, en Algérie.
Triton, en Lybie.
Et de façon beaucoup plus lointaine,
Chaloupe, au large de Dakar.
Il faut mettre les sources en sommeil et suspendre les opérations qui peuvent encore l'être.
60% de notre activité en Algérie peut être compromise.
Grande journée !
Vous avez déjà été à Alger ?
Oui, deux fois.
- J'ai failli me faire tuer là-bas en 91.
- Je sais.
Il y a des lieux comme ça qui vous portent la poisse.
Oui, enfin ... J'ai seulement failli.
Oui, vous n'étiez qu'à 50 mètres de l'explosion.
La conflagration peut être bien pire là.
Vous avez 5 semaines pour régler cette histoire.
Si d'ici là, tout n'est pas rentré dans l'ordre, nos agents remis en selle, les opérations réactivées
ça va être compliqué.
Ce qui a de bien, c'est que vous avez une "deadline", comme on dit.
C'est pas toujours le càs.
Pas la peine de t'emmerder, il doit passer par le sas.
On lui a dit qu'il y avait un mouchard sur tous les véhicules ?
- Faut croire qu'il a deviné.
- Mais qu'est-ce qu'il fait le salopiaud ?
Bah, il nous baise.
J'espère sincèrement que je serais la seule victime de l'affaire Cyclone, comme vous avez dit.
Un peu tôt d'ailleurs, hein ?
Hier, c'était pas encore une affaire.
Pourquoi vous m'avez caché la vérité ?
Toute façon, je vais vous dire, cette histoire, c'était pour ma pomme.
Il vous fallait un fusible, d'abord pour vous protéger, vous.
Et puis ensuite, Moule à Gaufres.
Et maintenant que je pars, vous avez plus de protection.
Mais vous devez être content !
Vous avez Malotru à mettre à ma place.
Je suis pas sûr qu'il vous protège, lui. Méfiez-vous.
De quoi ?
Il peut être dangereux.
Il a le syndrome du clandestin.
Qui est ?
Avancer masqué.
Qu'est-ce que tu fais à Paris ?
Rien, je fais une formation à la Maison des Cultures du Monde.
C'est parrainé par l'Unesco et euuhh ..
on m'a nommée Directrice de la Fondation pour la Préservation du Patrimoine.
- C'est bien ça !
- Oui !
C'est une très grande responsabilité, surtout en ce moment.
T'es venue seule ?
Non, Marwan m'attends dans la voiture.
Il est resté à Damas.
On aurait peut-être du lui dire qu'il y avait un mouchard de sécu.
Quoi ?
Tu veux parler à Rémi ?
Il est crevé, il travaille trop.
Non, mais ça va maman. C'est juste qu'elle se laisse bouffer par ses histoires d'impôts.
Et dis ...
Ouais, c'est ça, très drôle.
Et dis-moi, t'as pas d'autres photos de fénecs pour Arthur ? Il adore.
Bon, tu les envoies ?
Je crois que je l'ai entendu tousser.
Bon, je vous laisse entre mecs ?
Eh frérot, t'oublies pas pour le fénec !
Tchô !
Je vais te poser une question, t'es pas obligé de répondre.
Vas-y !
C'est quoi le code de ton opération ?
Ça m'embête.
Si tu sais pas, euh ...
Si je te donne le code
tu me réponds oui ou tu me réponds non ?
OK.
Felis.
Pourquoi tu me demandes ça ?
Si tu le sais pas.
Tu enseignes où alors ?
Euuh, j'enseigne plus.
- Ah bon ?
- Non.
J'écris.
- T'écris ? Sur quoi ?
- C'est un peu flou encore.
Bahh, un roman ? Un essai ?
Un roman d'aventures.
Une histoire d'un homme qui court à sa perte.
- En faisant quoi ?
- En franchissant les interdits.
C'est toi qui franchis les interdits, c'est ça ?
Lesquels ?
- Tu as dîné ?
- Huumm
Aussi, je voulais vous prévenir, j'ai une histoire avec quelqu'un.
Ah bon ? OK.
Je vous préviens, c'est une femme mariée.
D'accord.
Je la connais ?
Je ne vous en ai jamais parlé, mais vous la connaissez sûrement oui.
C'est Nadia el-Mansour.
L'historienne ?
Oui, elle est mariée avec Marwan el-Mansour, cancérologue.
Tant qu'il n'est pas flic ou ministre !
Ça dure depuis longtemps ?
Depuis hier.
Ah...
Et, ça va durer ?
Je sais pas.
Je vous tiendrai au courant.
Oh bah non, c'est pas la peine ! Non, non.
Enfin, je veux dire, euuuh...
sauf s'il y a un problème, mais ...
Quel genre de problème ?
Voilà.
- Vous mettez sur ma chambre ?
- Oui, bien sûr.
- Quel numéro ?
- 303
Parfait, merci. Bonne soirée, messieurs dames.
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