Le Bureau des légendes FR2

Nadia ?
Tiens, Guillaume.
A qui tu téléphonais ?
On m'a dit que tu étais un espion, je ne voulais pas le croire.
On m'a dit que tu avais recruté des gens à Damas.
Des pauvres gens qui vont se faire arrêter maintenant.
Allo, Henri ?
Tu voulais me recruter moi aussi, c'est ça ?
Je me suis fait piégé, je suis grillé.
Il faut appeler le Bureau de Syrie.
Leur dire de fermer tous les réseaux, qu'ils ferment les réseaux. MAINTENANT !
Faut que je m'en aille.
En pleine nuit ?
Ouais, je préfère. Je commence tôt demain.
T'as pas vu l'Empire des sens ?
Non.
Pute ?
Une femme qui vient de s'engueuler avec son mec.
Une femme qui a un avion à prendre.
Bah, elle avait pas de bagages.
Elle avait pas l'air énervé.
Elle avait pas l'air d'une pute.
Bonjour, pardon.
Ça, c'est vos mouchards.
Je rentre à la maison, on se retrouve à la Boîte.
Vous inquiétez pas, je passe par le sas.
Admettons que les Algériens détiennent Cyclone.
Il a bu, il s'est dénoncé, il s'est trahi ou un objet sur lui l'a trahi. Bref ...
Il passe du commissariat à une cellule du contre-espionnage.
Là, les Algériens ont devant eux quelqu'un de ivre
qui leur affirme travailler pour la DGSE.
Quelques heures plus tard, Cyclone est dégrisé,
il se calme,
et là, deux possibilités.
Soit il continue de se dénoncer, soit il s'arrête.
S'il continue, c'est une catastrophe : il va donner toutes les sources qu'il connait.
On en est où de leur mise en sommeil ?
On en a déjà prévenu trois.
On a contacté le quatrième qui s'est pas encore manifesté.
Bien.
Donc il donne les sources,
mais il donne aussi toutes les opérations auxquelles il a eu accès avant son départ à Alger.
Il a passé combien de temps à la DGSE avant de partir en mission ?
16 mois.
16 mois.
16 mois d'accès à des données confidentielles.
Donc il donne les protocoles, les méthodes.
Et pourquoi il ferait ça ?
C'est la question que l'on doit se poser.
Où se situe notre faute ?
Pendant le recrutement ? Pendant la veille ? Pendant l'entraînement ?
À quel moment on a laissé passer ça ?
Un traître.
Deuxième possibilité.
Il est sobre, il se rétracte, il dit qu'il a dit n'importe quoi juste pour faire l'intéressant.
Là, les Algériens sont sceptiques.
Ils veulent pas passer à côté d'un gros poisson, donc ils enquêtent.
Et c'est là que la légende rentre en jeu.
Ils vont enquêter sur son travail.
De ce côté-là, on est nickel.
C'est une vraie boîte de conseils financiers.
Vrai bureau, et surtout vraie activité avec de vrais clients.
- Et chez lui ?
- Bah chez lui, c'est chez lui.
Vous êtes bien placé pour le savoir.
Si quelqu'un pénètre chez lui, il ne trouvera que sa légende.
Il a une vraie vie là-bas.
D'accord.
Donc c'est là qu'il faut qu'on fasse attention.
Il faut pas que ce soit nous, à travers nos actions et notre agitation sur le terrain qui éveillions les soupçons.
Par exemple, nos gens qui sont en place à l'ambassade doivent faire comme s'il ne se passait rien.
Quelque action suspecte de leur part confirmera qu'on a perdu un agent.
- Donc ils savent ?
- Oui.
- Faut leur dire de faire comme s'ils ne savaient pas.
- OK.
Je voudrais aussi qu'on étudie la possibilité de l'enlèvement.
Après tout, son portable est toujours au commissariat. Mais lui, personne ne l'a vu sortir.
- Mais ... vous croyez que ... ?
- Je ne crois rien,
mais je ne veux pas qu'il se soit fait enlever et qu'on n'ait pas étudier la possibilité.
Je voudrais aussi qu'on vérifie tous les cas d'enlèvements d'agents à Alger.
Si jamais ça s'est déjà passé, on a pas le droit de l'ignorer.
D'accord ?
OK.
Je résume : il vous a semé deux fois, il a esquinté deux mouchards, il a dormi à l'hôtel et il s'est pas caché. C'est ça ?
Oui. Et il avait pas l'air embêté qu'on ait fini par le localiser.
Il était tout seul à l'hôtel ?
Bah ça, on sait pas, hein ?
Il y a beaucoup de va et vient dans cet hôtel.
Ça fait bar aussi.
Mais si vous voulez qu'on fouille un peu plus dans sa vie, il y a pas de problème.
Sauf que c'est plus de la sécurisation, c'est de la surveillance.
Nous, on est là pour vérifier que personne n'a repéré notre bonhomme. Mais si vous voulez aller plus loin, il suffit de le dire. Il y a pas de soucis.
Moi, je peux vous dire avec qui il baise,
combien de coups il tire dans la nuit, si la fille a ses règles,
si elle se fait enculer ou s'il lui colle un doigt dans le cul.
Il n'y a pas de problèmes, on sait le faire.
OK, OK. Bah je vous dirai ça.
Bonjour, j'ai rendez-vous avec Mr Duflot.w
Merci.
- Docteur Balmès ?
- Oui.
Bonjour, passez votre badge.
Bonjour.
Je suis Rim Benguiti
Je suis la secrétaire de Mr Duflot.
Bonjour.
Allez-y.
- Tout s'est bien passé à l'entrée ?
- Oui.
Je me sens un peu toute nue sans mon téléphone et ma tablette.
Oui, on peut pas rentrer avec un ordinateur ou avec un téléphone.
Vous savez pourquoi ?
Non.
Quelqu'un peut les activer à distance et les transformer en micros.
Ah, d'accord.
On s'habitue à être toute nue, vous allez voir.
Peu de gens peuvent prendre cet ascenceur. C'est l'unique moyen d'accéder chez nous.
Donc si quelqu'un de la Boîte vous demande dans quel service vous travaillez, c'est pas la peine de dire que vous travaillez là.
Tenez. Allez-y.
Voilà : le service des clandestins, le Bureau des Légendes.
Voilà, ça c'est votre bureau.
Avant, c'était la pièce où les veilleurs qui devaient travailler 24h/24 pouvaient se reposer.
Mais on a décidé de le transformer en bureau pour vous.
Tous les soirs, vous devez détruire vos documents dans la "choucrouteuse".
Ou alors, vous les rangez dans cette armoire fermée à clé et protégée par un code.
Rien de doit trainer sur votre bureau ni dans la poubelle.
Les services de maintenance n'ont pas le droit d'entrer. C'est pareil pour le ménage, donc c'est vous qui nettoyez votre bureau.
- Tous les numéros sont là : porte, armoire, téléphone.
- D'accord.
Ah, une dernière chose.
Vous ne dites rien à personne.
Personne n'a à vous interroger.
Si quelqu'un vous pose une question, c'est qu'il ne sait pas ce que vous savez.
Et s'il ne sait pas, c'est qu'il n'a pas le droit d'en connaître.
C'est comme ça qu'on dit : le droit d'en connaître ou non.
- Comme le secret professionnel.
- Non, comme le secret défense.
Tu dors à l'hôtel, il parait.
- Bah, oui.
- Seul ?
- Pourquoi ?
- Tu peux me le dire.
Ça dépend, c'est de la curiosité ou autre chose ?
Si je faisais l'objet d'une enquête interne, j'imagine que tu serais le premier à savoir si je dors seul ou pas ?
Alors, est-ce que je fais l'objet d'une enquête interne ?
Pas encore, mais c'est quand même étrange que tu cherches à semer nos équipes.
Je cherche pas à les semer, je les entraîne.
Ils m'ont retrouvé à ce que je sache, non?
Ouais, c'est pas comme si tu les avais aidé, hein ?
Il manquerait plus que ça.
J'ai connu des histoires comme ça, hein ?
Des clandestins qui ne parviennent pas à abandonner leur légende.
En général, c'est parce qu'ils menaient une vie de patachon.
Celui qui était au Kazakhstan, il avait une villa avec piscine, un vrai nabab, il avait pas envie de rentrer.
Et l'Afghan, il a fait un an de dépression.
Alors, si c'est ce qu'il t'arrive, faut le dire.
Parce que j'ai pas besoin de ça en ce moment.
J'ai besoin de toi pour retrouver Cyclone.
Ne me fais pas un coup tordu maintenant.
D'accord, j'attendrai.
Je suis sérieux.
T'as du mal ?
Non non, ça va.
Non, j'ai besoin d'un petit peu de temps pour m'acclimater.
Enfin, le divorce, ma fille, mes ... Non non, ça va, ça va.
On va retrouver Cyclone,
je vais m'occuper de la formation de la nouvelle, tu peux compter sur moi.
Et tu n'as qu'à me laisser Pépé et Mémé sur le dos si tu veux, ça les entrainera.
Mr Duflot ? Le Docteur Balmès est là.
Justement.
- Bonjour, Docteur.
- Bonjour Mr Duflot.
- Je vous présente Guillaume de Bailly qui est notre nouveau directeur adjoint.
- Bonjour.
Guillaume, je te présente le Docteur Balmès qui va s'occuper de nous tous ici, parce que ...
depuis l'affaire Cyclone, on va tous très mal.
Enfin, surtout lui.
Bien, vous ferez connaissance avec tout le monde plus tard, j'ai besoin de vous en salle de crise.
D'accord.
Alors, vous ouvrez grand vos oreilles.
Vous ne posez pas de questions ; si on vous dit de faire un truc, vous le faites mais vous demandez pas pourquoi.
- Parce que si on vous le dit pas ...
- C'est que je n'ai pas le droit d'en connaitre.
Exactement. Voilà, c'est ce qu'on appelle le cloisonnement, c'est essentiel.
Vous ne savez pas tout, donc vous ne pouvez pas tout dire. Vous comprenez ?
Je crois que oui.
Si je vous dis par exemple : qu'est-ce que ma cravate révèle de ma personnalité ?
- Vous ne me demandez pas pourquoi je vous pose cette question, vous me répondez. Vous comprenez ?
- Oui.
Ah !
Vous voulez avoir l'air sympa.
Facile.
C'eeest votre signature.
Votre cravate, c'est vous.
Votre côté rebelle, un peu ?
C'est tout ce que vous avez ?
Bon, c'est un peu court.
Elle est ridicule.
À la bonne heure ! La vérité, c'est ce qu'il y a de plus important.
Si vous ne savez pas, vous dites que vous ne savez pas. Si vous n'êtes pas sûre, vous dites que vous n'êtes pas sûre.
- C'est comme ça que vous gagnerez ma confiance, en me disant la vérité.
- D'accord.
Après vous.
Il m'énervait ! Je supportais même plus son petit ricanement hautain,
qui d'habitude me plait, tu sais ?
Non, la cortizone, c'est génial, pour travailler. Mais tu finis par t'engueuler avec tout le monde.
Enfin, bref.
Ça va ?
Non.
Qu'est-ce que tu as ?
Je m'en vais.
Où ?
D'ici, je quitte la Boîte.
C'est-à-dire ?
Je quitte la DGSE aujourd'hui.
Quoi ? Mais pourquoi ?
On m'a proposé une mission un peu longue. Je l'ai dit à mon copain, il l'a très mal pris.
Très mal.
Donc, voilà.
Si je peux pas faire mon travail ici, ça sert à rien.
Enfin, il peut pas t'empêcher de travailler !
Mais il m'empêche pas, ça le démolit.
De me savoir loin, longtemps, dans un endroit un peu chaud.
J'ai vu que ça le détruisait.
Et je tiens à lui.
- Bah, il va se faire à l'idée !
- Non !
Non, je sais que non.
Je vais le perdre.
Wouauh !
Et tu vas faire quoi ?
Je vais travailler dans une grosse société d'ingénierie et de la construction.
Qu'est-ce que vous voulez dire, me mettre en sommeil ? Ça veut dire quoi ?
Ça veut dire que vous arrêtez tout.
Vous ne livrez plus rien, on ne communique plus jusqu'à nouvel ordre.
C'est nous qui reprendrons contact avec vous.
C'est comme si on n'existait plus.
Et, pourquoi ?
C'est une mesure de prudence.
De prudence ?
- Je suis grillé ?
- Non, pas du tout.
Alors, pourquoi on arrête ?
Vous voulez pas me le dire.
Il y a un gros problème, c'est sûr.
Il n'y a aucun problème.
On applique seulement le protocole de sécurité.
Cyclone, notre clandestin en Algérie a disparu.
Par mesure de sécurité, toutes les sources qu'il a identifiées ont été mises en sommeil.
- Gherbi en fait partie.
- Merci.
Monsieur Jacques.
Mes collègues sont des militaires.
On les appelle les "Scorpions".
À la moindre alerte, ils sortent leur dard et ils vous assassinent.
Personne ne va vous assassiner, Monsieur Gherbi.
Je demande à être exfiltrer.
Si vous ne le faites pas, je m'exfiltrerai moi-même.
Docteur Balmès, vous allez me dire à quel point cet homme est paniqué.
Si vous pensez qu'il l'est sérieusement, on l'exfiltre.
Ça veut dire, on trouve un prétexte pour le faire sortir d'Algérie, on crédibilise le scénario.
Et, ça nous coûte les yeux de la tête.
Si vous pensez qu'il n'est pas si paniqué,
on lui dit de rentrer chez lui et de penser à autre chose.
Si vous vous trompez, il risque d'être arrêté et exécuté.
Donc, ...
à quel point est-il, à votre avis, paniqué ?
Alors ?
Imaginez qu'on vous fasse une radio des poumons et qu'on vous dise d'arrêter impérativement de manger de la viande.
Quel est le rapport ?
C'est ce que vous demandez à votre radiologue : quel est le rapport ?
Maintenant, imaginez que ce derniez vous réponde : "Excusez-moi mais je préfère ne rien vous dire".
Comment vous réagissez ? Est-ce que vous paniquez ou vous gardez votre sang-froid ?
OK, on l'exfiltre.
Bonjour.
Bonjour !
- Vous voulez du thé ?
- Oui, merci.
Merci.
Alors, ces adieux ?
Ça va !
Je vais devoir vous demander votre portable.
Vous avez amené votre passeport ?
Comme vous avez des tampons israéliens, vous le déclarerez perdu.
Vous vous en ferez faire un nouveau.
Donc, vous avez séjourné en Israël ?
Oui, il y a un an.
Qu'est-ce que vous y faisiez ?
Bah, j'ai accompagné un ami dans un kibboutz.
Où ça ?
Près du mont Carmel, dans la région de Haïfa.
Il va falloir virer tout ça.
Bon, votre ami. C'était votre petit ami ?
C'est ce que vous aviez déclaré à la sécurité.
Bah, oui.
Bah, on a fini par sortir ensemble.
Dans le kibboutz ?
Ouais, mais ça a pas duré.
Son nom ?
Zvisigal.
Zvisigal.
Vient de se marier dans le XIIe à une certaine Karen More.
Qu'est-ce que vous allez faire ?
On va faire le ménage.
- Bonjour.
- Bonjour.
Vous me suivez ?
Oui.
Vous avez rencontré Marie-Jeanne. Marie-Jeanne va être votre référent durant votre mission.
Vous êtes entre de très bonnes mains, elle a été mon référent.
- Vous vous sentez comment ?
- Impatiente.
Impatiente de ?
- De commencer.
- De commencer quoi ?
Ma mission.
Et elle commence quand votre mission ?
Je sais pas.
Elle commence maintenant.
Maintenant ?
Vous allez partir à Téhéran
pour repérer des ingénieurs nucléaires iraniens.
Votre formation de sismologue vous permettra d'en approcher pas mal.
Vous allez faire comment ?
Pour ?
Pour trouver un job en Iran.
Bah, je pensais que c'était vous qui alliez me le dire.
Vous allez vous faire engager par cet homme.
Reza Mortazavi.
Il est le directeur du programme d'échanges entre la France et l'Iran
dans le domaine de l'étude des risques sismiques.
Il vient en France tous les deux ans et repart à Téhéran avec un ingénieur français.
Il est à Paris depuis un mois
à l'Institut Physique du Globe.
Vous allez vous y faire engager
puis vous allez vous faire repérer par ce Reza Mortazavi,
et vous allez le convaincre que vous êtes la meilleure personne pour partir avec lui.
Comme ça, vous arriverez dans les bagages d'un officiel iranien : il n'y a pas de meilleure légende.
Et comment je fais pour rentrer à l'Institut Physique du Globe ?
Vous vous débrouillez.
Et si j'y arrive pas ?
Marina, chaque fois que vous allez me poser la question, vous allez avoir droit à une seule réponse.
Si vous n'êtes pas capable, vous rentrez chez vous et on s'oublie.
Vous avez fait quoi, vous, pour partir ?
J'ai dû passer l'agreg de français pour être sûr d'être pris au lycée français de Damas
et j'ai dû apprendre l'arabe en un an.
Mon colonel.
La Direction des Opérations m'a appelé. Ils sont furieux.
Vous avez communiqué avec un de leurs agents ?
Vous croyez quoi ? Qu'en évoquant l'opération Felis avec votre beau-frère
ça n'allait pas faire de bruit ?
Vous voulez savoir quoi sur Felis ?
- Je voulais juste vérifier que mon beau-frère était dessus.
- Pourquoi ?
- Parce que vous vous inquiétez pour lui ?
- Non.
Je ne peux rien vous dire sur cette opération, mais je peux vous dire une chose.
Elle vaut de l'or pour la DO .
Quand je leur ai dit que votre Cyclone était sur le point de la compromettre, ils sont devenus complètement fous.
Ils refusent catégoriquement de l'annuler, vous entendez ? Catégoriquement !
C'est à nous de nous démerder pour que Cyclone ne la balance pas, voilà ce qu'ils disent.
Alors, vous allez me faire plaisir.
Vous allez pas en rajouter.
D'ailleurs, vous ne pourrez pas.
Parce qu'à partir de maintenant, c'est le black-out total sur les communications avec Felis.
Les familles de nos agents peuvent vous remercier.
"Votre Cyclone" ...
Pour communiquer avec le clandestin chinois, on passe par mail.
On lui a créé une vraie société de chasseurs de têtes
il a un ordinateur dans sa boîte et il envoie des mails.
Il n'y a pas un risque qu'on lise ses mails ?
Si quelqu'un se met à vérifier sa messagerie, c'est qu'il est grillé
et l'idée, c'est qu'il ne soit jamais grillé.
Il fait rien qui puisse le compromettre.
Il ne prend pas de photos, il ne vole pas de documents, il ne recrute pas.
Il travaille vraiment comme chasseur de têtes,
il nous envoie des rapports.
OK.
Donc, ça c'est le nuage téléphonique d'Alger, donc avec tous les portables qui émettent à un moment donné.
Donc, à chaque seconde, il y a des portables qui s'allument, d'autres qui s'éteignent.
Le satellite le capte et ensuite nous, on peut se repasser le film de la journée
et étudier les mouvements.
Donc, en gros, les mouvements correspondent aux déplacements des masses.
Donc, vous avez de la banlieue jusqu'au centre le matin
et du centre vers la banlieue le soir.
Ensuite, on peut se concentrer sur un quartier
et étudier le nuage plus en détail.
Le quartier où trainent les salafistes, par exemple.
On a réussi a reproduire le pattern, c'est-à-dire les patterns, les schémas qui correspondent à l'activité téléphonique de tel ou tel groupe terroriste
au moment de tel ou tel évènement.
Donc, par exemple,
chaque fois qu'il y a eu l'exécution d'un traître,
le nuage a ressemblé à peu près à ça.
Vous avez ici reproduit le mouvement qui correspond à un assassinat,
et là en bas, le mouvement qui correspond à un enlèvement.
Voilà.
Euhh, donc ça, c'est Alger il y a 3 jours,
le jour où Cyclone a été arrêté.
Ici, les deux patterns qui nous intéressent, on les a mis en boucle.
Donc, il ne me reste plus qu'à, voilà, qu'à passer le nuage, à étudier tous les quartiers, à retrouver les modèles de patterns qui correspondent.
Juste un mot, vous m'avez toujours pas dit pour de Bailly.
On reste sur lui ou non ?
Je veux juste savoir où il dort cette nuit.
D'accord.
Mais il sait qu'on sait ou il sait pas qu'on sait ?
Je préférerai qu'il ne sache pas, mais je ne suis pas sûr que vous y arriviez.
C'est quel mouchard celui-là ?
Il est à pied là ?
Non, c'est pas un mouchard. C'est le GPS de son téléphone.
Tant qu'il est allumé, c'est bonnard.
Il est peut-être dans le métro ?
Ceux qui se battent contre Bachar aujourd'hui
me mettraient dans la terre et laisseraient dépasser ma tête
ils inciteraient les passants à me tuer à coups de pierre.
Il y a quelques semaines, je me suis dit que c'était bien que tu sois parti
parce que maintenant, ce ne serait plus possible pour moi.
C'est trop dangereux.
C'est drôle, parce que je me demandais vraiment pourquoi tu restais.
Tu commençais à être mal vu avec ton club littéraire.
Je me disais que c'était pour moi.
Ça n'aurait pas pu durer longtemps, et ...
ça aurait pu mal se finir, très mal.
Même ici, à Paris, il faut faire attention.
Allo ?
Je peux savoir où tu es ?
Tu le sais pas ?
Descend.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
C'est mon éditeur.
Je lui avais dit qu'il pouvait me trouver ici en cas d'urgence.
Il est très possessif.
J'en ai pour 10 minutes.
Ça continue alors ?
Jusqu'à ce que je sois rassuré.
Localisation de mon portable, vous sortez les grands moyens.
Si je t'avais dis où tu étais, tu aurais répondu ?
Je l'ai laissé allumé, c'est comme si je l'avais fait.
Guillaume, je t'avais dit que j'avais pas besoin de ça en ce moment.
Quoi ? Que je baise pas à la maison ? C'est ça d'on t'as pas besoin ?
J'ai demandé ton nom à la réception, il te connaisse pas.
Quel pseudo tu utilises ?
Celui de la femme mariée qui m'attend là haut.
Tu veux qu'on aille lui demander quel nom elle a utilisé pour réserver la chambre ?
Viens ! Ça ne me dérange pas du tout, elle, ça va la surprendre. Mais, tant pis !
On sort plutôt.
Tu me fais payer quoi ? Un sentiment d'insécurité dans le service ?
Tu as peur de quoi ?
Est-ce que tout va bien ?
Oui !
C'est tout ce que je veux savoir !
Ça va !
- Tout va bien ? Tu ne me fais pas le "syndrome du clandestin" ?
- C'est quoi ça, le syndrome du clandestin ?
C'est nous mettre tous en danger parce qu'on ne veut plus de sa vraie vie.
J'attends à tout moment qu'on nous annonce que Cyclone est entre les mains d'un groupe terroriste, ou que l'une des sources qu'il a identifiée se soit faite arrêter
ou qu'une opération se soit mal passée parce qu'il l'a balancée.
Ou alors il est mort dans un fossé.
Ah, c'est ça ma vraie vie.
Tu t'attendais à quoi ?
Je sais pas.
Bah moi non plus.
On reste amis.
Ça se finit en eau de boudin leur histoire.
Décevant, hein ?
Qu'est-ce qu'il voulait ton éditeur ?
Il croit que j'écris ici, ça le rassure.
Tu as dit que tu écrivais ce soir ?
- Tu as pas dit que tu étais avec un pute ukrainienne ?
- Si.
- J'ai eu peur.
- C'est pour ça qu'il est parti.
T'inquiète pas.
C'est la ville des amants ici.
Mon éditeur.
Je vais y aller.
C'est pas possible !
Qu'est-ce qui se passe ?
Avec Rémi, on devait se parler ce matin.
Son pseudo Skype n'existe plus !
Non, mais regarde !
Vas-y, essaye !
C'est un bug ?
Si c'est un bug, tu peux faire quelque chose ?
Je sais pas.
T'es nul en informatique !
Allo ?
Mr Gherbi ?
Ça fait des heures que je cherche à vous joindre.
Mr Jacques ?
Oui. On s'occupe de votre demande.
Ça pourra se faire d'ici 48 heures, le temps de s'organiser, et puis heuuu...
on revient vers vous.
Ça y est, j'ai plus besoin.
Comment ça ?
Je dois vous laisser, Mr Jacques. L'embarquement pour Paris a commencé.
Il a raconté à son supérieur que son frère était très malade
et qu'il devait s'occuper de toute urgence de sa famille.
Faut aller le récupérer à l'aéroport.
Et rendre son histoire vérifiable.
- Tu prends Balmès avec toi.
- Pourquoi ?
- Pour qu'elle voit.
- Qu'elle voit quoi ?
Bah, pour qu'elle voit comment ça se passe.
- À quoi elle va servir ?
- Bah, elle peut apporter son expertise si jamais les choses deviennent difficiles.
Son expertise ?
Guillaume ! Oui, je te colle la psy dans les pattes, ça pose un problème ?
J'aimerai bien savoir quelle est la psy qui t'a fait détester toutes les psys, toi.
C'est quoi votre spécialité ?
J'ai fait ma thèse en psychologie comportementale.
J'ai travaillé dans l'armée pendant 15 ans.
J'ai écris un gros article sur le comportement au volant.
Au volant ?
En gros, ça disait quoi ?
Que la conduite est un moment privilégié pour l'observation et l'analyse du patient par son thérapeute.
- Vous vous foutez de ma gueule ?
- Pas du tout !
Exemple : depuis qu'on roule, vous regardez en gros dans le rétro toutes les trois secondes.
C'est excessif. Ça peut dénoter différentes choses.
Que je suis un conducteur prudent, peut-être ?
Ou que vous êtes atteint de ce qu'on appelle "hypervigilance chronique ou aigüe".
Ce qui est le cas de beaucoup de soldats revenus de mission.
En général, ça concerne surtout les gens qui ont eu un pépin sur le terrain.
J'ose plus regarder mon rétro, maintenant.
Pardon, pardon ... Regardez dans votre rétro, s'il vous plait !
- C'est lui.
- Merci beaucoup !
Bonjour, monsieur !
- Vous êtes monsieur Saïd Gherbi ?
- Oui, c'est moi-même.
Bonjour, Didier Vincent.
Je suis médecin militaire. Voici ma collègue, Dr Balmès.
- Nous venons au sujet de votre frère.
- Qu'est-ce qu'il a ?
Il vient de se faire arrêter à Alger.
Quoi ?
En ce moment-même, il est interrogé par les services du contre-espionnage algérien qui le soupçonnent de travailler pour le service de renseignements français.
Il risque d'être arrêté pour haute trahison, c'est le consulat qui nous a prévenu.
Et qu'est-ce qu'il a fait ?
Rien ! À mon avis, il a été dénoncé.
Malheureusement, il a pris peur et il est parti précipitemment de son travail.
C'est ce qu'il ne fallait pas faire, il s'est comporté en coupable.
Quel con !
Il est incapable de faire un truc pareil.
Espion, c'est ridicule !
Il est incapable de resquiller quand il y a la queue.
Monsieur, vous n'avez pas à nous convaincre. Nous pensons que tout ça est faux, mais ...
en attendant, il faut le sortir de là.
Mais qu'est-ce que je peux faire ?
Vous pouvez vous faire hospitaliser.
Votre frère a prévenu sa hiérarchie qu'il venait à Paris pour vous rejoindre car vous étiez atteint d'un cancer.
Ah bon ?
Alors quoi ?
J'ai fait une rechute ?
Vous avez déjà eu un cancer ?
Il y a trois ans, oui.
Je vais devoir retourner à l'hôpital ?
- Bonjour !
- Bonjour !
- C'est pour ma mère.
- Oui.
Vous me donnez sa carte vitale ?
Merci.
C'est quoi ce truc ?
- Sophie ?
- Oui ?
- Vous m'excusez deux minutes ?
- J'ai un problème, là.
Oui ?
- Qu'est ce qui t'arrives ?
- Bah, regarde !
On dirait que c'est revenu.
- C'est bon ?
- Humm, je ne sais pas?
Je vais te dire.
Oui, apparemment.
- Ça marche !
- OK.
Vous vous installerez plus tard.
Posez votre valise, on part à l'hôpital.
Pour quoi faire ?
Vous nous avez pas dit que votre frère était malade ?
Beh, beh c'était ...
Il plaisante.
C'était pour voir si vous suiviez.
Pourquoi vous voulez pas faire une pause ?
Vous allez me faire le coup : "Dites moi, à quoi ça vous fait penser  ?"
Non, parce qu'on finit toujours par voir la même chose au bout d'un moment.
Une bite et des couilles.
Voilà !
Je trouve rien.
Je trouve rien du tout.
Vous préféreriez trouver quelque chose ?
Non, bien sûr ...
Je peux pas dire ça, mais ...
Au moins, ça voudrait dire que c'est pas de ma faute.
Vous voulez dire des entretiens ?
Un suivi de tout le monde ?
Oui, des séances, quoi.
Non, non. Vous êtes là pour vous occuper uniquement des clandestins.
Poisson ? Viande ?
- Je vais prendre le poisson, s'il vous plait.
- Et vous, madame ?
- La même chose.
Vous dirigez le service des clandestins, vous gérez 9 clandestins.
Toutes les personnes autour de vous sont dévouées à la gestion de ces 9 clandestins
et vous en avez perdu un.
Vous croyez que ce n'aura aucun effet sur personne ? Les gens sont de vraies mères poules ici.
Vous exagérez.
C'est déjà arrivé ?
- Quoi ?
- De perdre quelqu'un comme ça ?
Non, je ne crois pas.
- Voilà, madame.
- Merci.
Poisson ? Viande ?
Moi, je pense que ça va peser sur tout le monde. Que ça pèse déjà sur tout le monde.
Et la petite qui va partir ? Ça va rien lui faire de penser qu'elle peut s'évaporer comme ça dans la nature ?
Même de Bailly, il est nerveux, il est aux aguets.
Ah bon ?
Oui, il est pas en confiance.
Vous savez l'impression qu'il me donne ? Il me donne l'impression d'être toujours en mission.
C'est une convention où tout le monde se congratule.
Vous serez donc en terrain favorable.
Il y aura les principaux acteurs du secteur.
Compagnies pétrolières, bureaux d'études et d'ingénierie, opérateurs de forage.
Votre cible : Anne Le Barbier.
47 ans, ancienne directrice de Siementec.
Une société spécialisée dans les capteurs sismiques.
C'est elle qui dirige le département de sismologie de l'Institut Physique du Globe de Paris.
Vous devez impérativement décrocher une mission contractuelle auprès d'elle.
- Bonjour.
- Bonjour.
Merci.
Merci beaucoup.
Bonjour.
Elle va pas rester longtemps.
Elle n'a rien à attendre de cette convention.
Elle doit juste y faire une apparition un peu politique. La fenêtre de tir sera très petite.
Qu'est-ce que vous attendez ?
Une occasion comme ça, ça ne se représentera pas. Après, c'est par mail ou par téléphone et ça prendra des semaines.
Allons-y.
Mme Le Barbier ?
- Oui ?
- Bonjour, excusez moi de vous déranger. Je suis Laurent Laveine, un des organisateurs de cette convention.
Cette jeune demoiselle me pose des questions auxquelles je suis bien incapable de répondre.
Je pense que vous pourrez le faire à ma place.
Mademoiselle, vous avez le courage d'affronter les forces telluriques. Vous aurez le courage de poser des questions à Mme Le Barbier.
Merci.
Vous êtes dans la sismologie ?
Oui. Enfin, en fait, je suis sortie de Polytechnique il y a deux ans
et j'ai eu envie de changer d'air, donc j'ai travaillé pour une ONG qui construit des ponts et des maisons en zones à risques sismiques majeures.
C'est là que j'ai découvert ce domaine.
Et c'était amusant. J'ai mis au point des tables vibrantes pour trouver des réponses aux tremblements de terre dans la construction.
Et, j'ai vraiment adoré la prévention sismique. Donc, voilà. J'ai décidé de me spécialiser en sismologie.
Et, quelle est votre question ?
Oui, pardon. J'ai été approchée par les gens de Geoscopia.
- C'est une petite structure ...
- Je connais, oui.
Et j'ai demandé à ce monsieur qui organise ce qu'il pensait d'eux.
Si ça valait le coup de considérer leur proposition et il m'a dit qu'il pouvait pas vraiment me renseigner mais que vous, vous pourriez.
Qu'est-ce que vous voulez faire à Geoscopia ?
M'épanouir de ma nouvelle spécialité.
Ils ne font que dans le satellite et l'informatique.
Un dernier détail : avant d'intégrer l'IPGP, elle dirigeait la société Geoscopia.
Elle s'est faite débarquer pour des problèmes de vision stratégique.
Elle s'est séparer d'eux en très mauvais termes.
À la demande de Mr Duflot, donc, on se voit pour faire un bilan de votre état d'esprit depuis votre retour.
Et je plaisantais à moitié l'autre jour dans la voiture. Je vous ai trouvé anormalement nerveux.
Et ensuite, avec Gherbi, vous m'avez trouvé nerveux aussi ?
Non, là il y avait une très grande maîtrise, au contraire.
Mais j'ai pensé peut-être, quand vous relâchiez le contrôle, vous pouviez faire remonter
une certaine anxiété dû à votre changement de vie.
Vous avez passé 6 ans à Damas, c'est ça ?
- Sous couverture lourde, comme on dit ?
- Humm, c'est ça.
- Comment vous vous appeliez là-bas ?
- Paul Lefebvre.
Et pendant 6 ans, donc, vous vous êtes ... on vous a appelé Paul Lefebvre.
Qu'est-ce que ça vous fait de retrouver votre vrai nom ?
Je ne l'avais pas vraiment perdu.
Non, bien sûr. Mais qu'est-ce que ça vous fait de ne plus être ce Paul Lefebvre ?
Rien.
Le retour à la vie normale fait partie du métier.
Très bien.
Et pendant aussi longtemps, j'imagine qu'on se fait des amis, non ?
Enfin, je veux dire, vous avez eu une vraie vie normale là-bas, sous votre fausse identité.
Oui, bien sûr.
Et qu'est-ce que deviennent ces amis ?
Bah, on les quitte.
On est obligé de rompre les liens ?
Oui, on s'efface progressivement.
On répond aux mails et aux appels une fois de temps en temps.
On reste vague, distant.
Puis, on répond de moins en moins.
Puis, petit à petit, avec les semaines, on répond plus du tout.
On disparait.
Et puis les gens vous oublient.
C'est pas trop douloureux ?
Douloureux, je sais pas, mais on est pas des machines.
Et donc, vous avez été amené à rompre certaines relations qui ont pu être assez fortes, j'imagine ?
Vous vous y prenez mal.
Comment ça ?
Vous avez lu mon dossier, vous savez très bien de qui on parle.
Madame Nadia El Mansour.
Voilà.
Et comment on fait pour gérer ça ?
On gère, mal.
On en parle à son référent, on prend conseil. C'est pas facile.
- Et il y en a pour qui c'est plus facile que d'autres ?
- Je sais pas.
Vous croyez que Cyclone a pu avoir du mal à gérer une relation comme ça ?
Oui, Cyclone aurait pu avoir une relation avec une personne qui ...
aurait pu avoir des doutes sur sa véritable activité, effectivement.
Ou alors, il lui en a parlé parce qu'il se sentait en confiance.
Oui, ça aurait pu circuler et arriver aux oreilles des mauvaises personnes.
C'est la raison pour laquelle on a mis Gherbi à l'abri.
Et oui.
Et vous croyez que c'est ça qui est arrivé à Cyclone ?
Baisser la garde au mauvais moment, auprès de la mauvaise personne ?
Ouais, c'est une des options possibles.
Je ne vois pas de Nadia El Mansour sur mon écran.
- Mais allez voir au planning, au troisième étage.
- Merci.
Je peux vous parler ?
Vite fait, alors.
Qu'est-ce qu'il y a ?
En 1990, à Alger
un agent anglais s'est fait emmener au poste de police pour conduite en état d'ivresse et il est jamais ressorti.
Ça, c'est une note du SAS de l'époque qui demande à la DGSE de retrouver leur agent.
On l'a jamais retrouvé.
Sauf que le type s'est fait repérer 5 ans plus tard par les Anglais.
Il était devenu officier traitant pour les renseignements algériens en Lybie.
- Il travaillait pour les Algériens ?
- Depuis le début.
C'était un agent double. C'est comme ça que les Algériens l'ont fait sortir du circuit.
Voilà !
J'ai lu aussi que c'était une méthode du KGB dans les années 60.
Cyclone est un agent double depuis le début, c'est ce que vous êtes en train de me dire ?
- El Mansour Nadia, oui, ils sont en salle 402, c'est la salle de projection.
- Merci.
Bon, je vous propose de faire une pause.
On se retrouve dans 15 minutes pour débattre du film.
Bonjour, je suis à la recherche d'une personne qui participe à vos conférences. Nadia El Mansour.
Nadia El Mansour.
Oui, oui, elle est bien inscrite. Vous lui direz bonjour de ma part !
Elle n'est jamais venue à mes conférences. Enfin si, elle est venue le premier jour.
Elle a pointé pour se faire enregistrer.
C'est obligatoire, sinon l'Unesco ne valide pas sa formation.
Et depuis, plus rien. J'espère qu'elle profite bien de son séjour parisien.
- Merci.
- Au revoir.
Les règles sont faites pour ça.
Pour ne jamais être en situation de se dire : "Ça va aller".
Elles sont là pour vous protéger.
Vous, vos sources, et la DGSE.
Quand on espère que ça va aller, c'est qu'il est déjà trop tard.
Vous avez enfreint la règle et vous avez perdu toute protection.
Vous vous soumettez à la loi de la peur, du soupçon, du doute.
J'aurai pu rentrer à la boîte et dire à mon chef Henri Duflot
"J'ai fait une connerie".
Mais j'étais soumis à une autre loi déjà.
Une loi que connaissent tous ceux qui vivent en clandestinité
durant une longue période.
La loi de la toute-puissance.
Celle qui vous fait dire : "J'en suis capable".
Celle qui vous fait dire : "Ça va aller !".
Parce que je suis capable de tout.